Le grand Accident. Tempéra sur toile. 500 x 300 cm.
"Le grand accident" maquette de la toile de 5 mètres x 3 mètres - R. Dumoux
Le début du 21ème siècle est déjà marqué de multiples catastrophes, accidents ou crimes monstrueux.
Une époque matérialiste de croissance et de progrès, engendre des phénomènes de casse et de destructions de plus ou moins grande envergure.
La voiture et ses accidents quotidiens et mortels semble le symbole de ce que l'on peut nommer le" grand accident "qui est une présence de chaque jour.
Pour retracer ces aspects tragiques de l'époque contemporaine, il a été fait appel à diverses photos d'accidents de la route et de dessins de véhicules et mécaniques accidentées.
Ainsi, cette nouvelle toile de 5 m x 3 figurant dans le Pictorama (ensemble monumental peint) met en scène des carcasses de voitures ou des pièces détachées. Des boulons et ressorts roulent au sol.
C'est un paysage de voitures cassées où le fer, les rouages, la tôle tordue, rouillée, coupante et aussi le feu constituent un univers menaçant pour l'homme.
Il ne semblait pas possible de faire une accumulation réaliste de ces éléments métallurgiques ni de montrer des personnages dramatiquement brisés.
On connaît les sculptures de César ou de John Chamberlain. Ou encore les Car-Crash de Warhol ou la Giulietta de B. Lavier .
"Le grand accident" - toile de 5 mètres x 3 mètres en cours de réalisation - R. Dumoux
Dans ce paysage de "casse" automobile, l'élément humain s'est imposé comme devant être plus universel, à l'écart de tout réalisme direct.
Ainsi ce sont des figures historiques ou mythologiques qui ont été introduites.
- En bas de la toile, on reconnaît des figures de compassion, de secours ou de guérison. On peut penser à une piéta, à la montée au calvaire, au Bon Samaritain ou à Tancrède et Herminie.
- Plus à droite, on imagine des silhouettes extraites du Massacre des Innocents.
- Au centre de l'image, il s'agit de Vulcain qui frappe et forge le métal. Il semble sculpter une effigie humaine, sorte de création mécaniste ou cubiste. Vulcain, divinité toute puissante, travaille l'humain sur un autel sacrificiel. Il démantèle la figure ou bien il va tenter de la recomposer, de créer des prothèses à partir de ces éléments mécaniques.
- Dans la partie supérieure de la toile derrière Vulcain, des voitures disloquées, des tôles éparses entourent un bus en flammes, dont on évacue les passagers. C'est un drame et ce sont des enfants que l'on sacrifie sur cet autel du fer et du feu.
- Deux personnages transportent des poutres et préparent ou annoncent une crucifixion qui se profile à l'arrière plan, avec peut être un espoir de sublimation, de résurrection. (la pierre roulée devant la tombeau)
Ce sont tous les maux de la terre qui peuvent être transfigurés et la face de Vulcain se métamorphose en un visage de St Jean.
R.Dumoux
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