Préparation-mise en place pour un panneau a tempéra R.Dumoux www.viapictura.com
ARTISTES CONCEPTUELS ET ŒUVRES ACTUELLES
(Article en écho à un texte de Erik Verhagen) (art pers Dec . 2012)
Les conceptuels ont été illustres dans les années 60 et 70. Dans les années 70 on a pu voir de nombreuses expositions de conceptuels (Anne Darboven, Jan Dibbets ou Robett Filliou par exemple) Et puis ils furent délaissés par la critique et les institutions. Leur travail réapparait maintenant à cause d'oeuvres d'art contemporain de suiveurs en nombre qui s'en inspirent directement.
On peut louer la volonté et détermination des artistes des années 60- 70. A cette époque on s'est mis à bousculer les idées de l'art moderne abstrait par exemple. En face il y eut de fortes résistances et des incompréhensions. Les artistes à l'époque furent très isolés mais cependant persuadés de l'intérêt de leur travail.
Ces oeuvres actuelles inspirées des démarches des années 60 manquent d'originalité et d'invention. On peut même remarquer souvent qu'il s'agit de travaux d'école, des travaux d'élèves. C'est comme UN ART INFANTILISE. Et en ce sens, souvent, il est fait pour amuser et divertir. On a pu citer pour cela : Jonathan Monk, Cattelan, Abdessemed, Murakami ou Damien Hirst.
Selon Barber : "c'est un "ethos" infantile qui préfère le facile au difficile, le simple au complexe et le rapide au lent"
(L'art conceptuel a préfiguré cette tendance, au moment du capitalisme changeant en proposant des services de sociétés plutôt qu'un produit)
Cette infantilisation de l'art qui définit notre époque sert à des propositions artistiques telles que : le Tobbogan de Carsten Holler ou le travail de Gréaud Loris. On distrait ainsi le public de façon amusante et parfois les manifestations d'art contemporain font penser aux animations de parc d'attraction.
On a pu dire que l'amateur de cet art est un adolescent qui recherche des sensations fortes, des amusements avec ses copains. Ainsi dans ce domaine de l'art il y a une grande variété de jeux possibles, avec des mouvements de lumières éclatantes, des fumées, des bruits énormes : on est toujours impressionné ou on a peur ou bien on peut se vautrer sur des coussins au sol de façon conviviale pour rêver avec des jeux lumineux aux formes suggestives. Ou bien encore on s'égare dans un labyrinthe de spots lumineux suggérant l'infini, l'espace étoilé..Tout cela est très ludique.
Les artistes actuels ont privilégiés citations et emprunts directs de ces artistes des années 60 et 70. Souvent il s'agit d'une banalisation superficielle de ces oeuvres, un travail médiocre de suiveurs , d'académie.
Cette banalisation est une mode obligatoire à laquelle on n'échappe pas, et elle est soutenue par un marché qui est très demandeur.
Toutes ces oeuvres scolaires et répétitives constituent comme une forêt de broussailles. Ainsi envahi, l'art est devenu incompréhensible sans rapport avec la vérité du monde. Seul l'argent est son maître et commande en grand nombre des productions infantilisantes qui seront appelées à meubler les très nombreux et immenses musées de la planète.
Souvent devant ce travail, me vient à l'esprit l'image de résidus de scénographies où tout est disparate, équivalent.
Mais alors où se cache l'Art ? là où il y a du travail, du métier, de l'étude difficile, de la lenteur, du temps de l'âge et souvent du manque de soutien.
R.D.
www.viapictura.com
N.B. Notes étonnantes et réflexions collectées ici où là au cours de lectures de textes sur l'art ou de critiques :
- On cite parfois la nature de "croûtes" des peintures de Gerhardt Richter.
- L'art actuel est une industrie attractive. On utilise de petites propositions plastiques d'école héritées de figures du passé pour réaliser des notoriétés et des transactions financières.
- On a voulu rendre l'art contemporain légitime en disant qu'il fallait l'expliquer. Et Finalement c'est une erreur car il n'y a pas eu de résultat .
- Enfin il faut réhabiliter des valeurs aussi accablantes que le génie, l'inspiration, le talent.
- Lire, étudier l'histoire et s'interroger sans indulgence.