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Les MAYS de Notre Dame de Paris.

Pourquoi cet intérêt pour les Mays à l'époque de Buren, Jeff Koons ou de Kieffer pour parler "peinture" ?

L'esprit, le vent souffle où il veut. Rien ne le retient. Les Mays, loin des collages de la réalité, des assemblages spectaculaires pour grand public festif jeune, à l'écart aussi des effets technologies des médias qui d'un coup de clic couvrent la planète, les Mays sont cachés, peu visibles, il faut les découvrir.


Au cours des siècles, la cathédrale Notre Dame fut le réceptacle d'un trésor pictural : 120 tableaux furent exécutés pour la cathédrale (maintenant une vingtaine seulement sont visibles dans la cathédrale)
Les grands Mays de Notre Dame représentent un ensemble pictural cohérent où les sujets sont imposés, dirigés et les dimensions demandées car ils devaient être accrochés dans la nef.


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"Des Romains au golgothe" toile a tempera 5 mètres x 3 mètres - ©viapictura.com - R. Dumoux  - 2013

 
L'origine des Mays se déroule depuis l'offrande d'un arbre jusqu'au tableau de dévotion.
1er Mai 1449 : Il y eut l'offrande d'un arbre vert devant le maître autel de Notre Dame par la confrérie de Ste Anne. C'est un acte de Dévotion envers la Vierge qui se prolonge dans la réalisation d'une châsse de grande préciosité par deux maîtres orfèvres. Cette châsse devait accueillir les reliques de St Marcel. L'offrande au maitre autel de Notre Dame se transforme donc . On abandonne le dépôt de l'arbre pour un petit tabernacle suspendu à la voûte. Et alors on y joint des poèmes ou des vers. Puis à partir de 1533 le tabernacle est décoré de peintures inspirées de l'ancien testament en 1533. Et en 1608 les sujets changent  et on va les renouveler tous les ans (tels les tableaux de la vie de la Vierge.)


Apparition des Grands Mays  au 17éme siècle. C'est l'arrivée des reliques de Ste Anne en 1620 fixe les nouveaux modes de présentation des Mays et cela va favoriser les nouvelles créations et commandes.
L'offrande consacrée à Marie est exposée dans le choeur puis à l'extérieur puis dans une chapelle et enfin  dans la Nef. Cette localisation dans la Nef est nouvelle et elle va déterminer des mesures précises aux oeuvres. La confrérie se décide à faire réaliser un seul grand tableau par an  qui doit illustrer un épisode Actes desApôtres.

La tradition des Grands Mays de Notre Dame débute en 1630 avec lé tableau de Georges Lallemand: "St Pierre et St Jean guérissant. à la porte du Temple"
Au total en 1707 , 76 tableaux sont en place  jusqu'à la Révolution. 13 tableaux demeurent en place aujourd'hui. Car ils sont dispersés, 14 Toiles sont au musée d'Arras. , d'autres au Louvre , dans les églises de Paris et certains détruits. Tous ces tableaux sont une anthologie de la peinture religieuse du 17éme siècle et en même temps un panorama de la peinture religieuse et des peintres les plus connus au 17éme siècle. On découvre ainsi: Georges Lallemand, Jaques Blanchard, Charles Lebrun , Lahyre , Bourdon, Courtin. Ces peintres avec leurs tableaux accompagnent les reliques et permettent de vivre la Foi à un moment où l'image religieuse est essentielle.

Les Thèmes. Ils ont extraits des Actes des Apôtres et du nouveau Testament. Ils sont tous issus des textes bibliques. St Pierre et St Paul inaugurent la série des grands Mays. et l'hstoire de St Paul est la plus  représentée. La guérison du paralytique de Jouvenet  fait partie d'un cycle de 18 épisodes directement liés à la Vie du Christ…. : la résurrection de Lazare , les noces de Cana, Jésus chassant les marchands du Temple,Jésus guérissant des malades. D'autres tableaux évoquent la vie de la Vierge. ou encore l'histoire de Pierre et Paul.Les toiles se rapportant à la vie de Jésus démontrent les hauts faits.. Les grands Mays accompagnent de façon spectaculaire une démarche d'offrande: ils présentent un retour à la vie des apôtres et une puissante vision de la Foi.

Les Mays : Exemples de tableaux.
- Lallemant  : St Martin donnant son manteau au pauvre.
- Jacques Blanchard : la descente du St Esprit
- Laurent de la Hyre :  St Pierre guérissant les malades de son ombre . La conversion de S t Paul.
- Charles Poerson:  La Prédiction de St Pierre à Jérusalem
- Sébastien Bourdon: Crucifixion de St Pierre.
- Charles Le Brun: Lapidation de St Pierre .
-L e Sueur: prédication de St Paul à Ephèse.

Autant de noms illustres de la peinture au 17éme siècle et de titres évocateurs des grandes inspirations sacrées qui maintenant s'imposent à notre pensée.

Toute la recherche dans mon travail de peinture s'appuie sur ces visions puissamment expressives et m'invitent à penser, à composer, à dessiner, à peindre ...

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"Saint Louis" ébauche pour un panneau a tempera - ©viapictura.com - R. Dumoux  - 2013

 

R.Dumoux
www.viapictura.com

N.B. : En 1634, Roger de Piles fait l'éloge du tableau de Blanchard : "la descente du Saint Esprit"

Tag(s) : #Articles divers
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